Drones Sous-Marins Militaires
Les forces militaires et policières qui protègent notre monde comptent sur des outils robustes pour s'assurer que leurs missions peuvent être accomplies aussi sûrement et rapidement que possible.
L'océan est un environnement riche en informations, si des capteurs sont présents pour les lire. La marine américaine, dans le cadre de sa mission continue d'opérer sur toutes les mers et de garantir sa propre liberté de mouvement, se tourne vers de nouveaux robots pour collecter et partager ces informations, en opérant de manière invisible sous la surface.
Fin juillet, la Marine a attribué un contrat d'une valeur maximale de 39,2 millions de dollars à Teledyne Brown Engineering pour ces robots de détection sous-marins. Officiellement, le programme concerne les "planeurs de détection de l'espace de combat littoral", ou LBS-G, un acronyme lourd de sens.
En décomposant le jargon, on peut comprendre ce que ces engins vont faire, et où. "Littoral" signifie littoral, c'est-à-dire les espaces situés le long des principaux plans d'eau qui présentent un intérêt majeur pour l'activité humaine, qui accueillent un trafic maritime important et qui sont particulièrement sensibles aux incursions qui menacent l'activité terrestre.
L'expression "espace de combat" est plus complexe, mais il s'agit essentiellement de la façon dont les militaires comprennent les facteurs d'un environnement - de la météo à la position des véhicules en passant par les interférences électromagnétiques ambiantes - qui peuvent influencer le déroulement des combats.
Enfin, le terme "planeur détecteur" décrit la conception de ces robots ailés en forme de torpille, qui se propulsent comme des avions sous la surface.
Les robots sélectionnés pour ce programme seront basés sur le planeur Slocum existant de Teledyne. Selon la batterie, les planeurs Slocum existants peuvent fonctionner avec une courte portée de 220 miles pendant 15 jours, ou une portée maximale de 8000 miles sur 18 mois. Ils peuvent également se déplacer à la surface de la mer et, de là, télécharger les relevés des capteurs vers les satellites de communication Iridium pour les disperser.
Teledyne affirme que ce programme est le premier "programme de véhicule sous-marin sans pilote (UUV) choisi pour une production à plein régime par la marine américaine", et l'un de ces planeurs a déjà été la pièce maîtresse d'un incident international.
En 2016, un navire de l'armée chinoise a récupéré un planeur Slocum dans les eaux de la mer de Chine méridionale, avant de le rendre à la marine américaine quelques jours plus tard.
Pour le programme LSB-G, les spécifications de la Marine stipulent que le robot doit être capable de fonctionner à une profondeur de 3 300 pieds pendant 90 jours.
Cela signifie que les robots peuvent être utilisés, dans diverses conditions, comme une sorte de station météorologique utile mais non indispensable, qui informe l'ensemble de la marine des conditions qui règnent sous la mer, grâce à sa série de capteurs.
Ces capteurs mesurent la conductivité électrique de l'eau, un ensemble de données qui peut donner à la marine des informations sur l'efficacité de certains capteurs dans l'océan.
La conductivité est également utile pour déterminer les besoins en ballast d'un sous-marin, et il est préférable de l'avoir en main avant d'arriver.
Ces planeurs détecteurs vérifieront également la température et la profondeur, qui sont deux paramètres importants pour les opérations sous-marines, et ils pourront analyser la clarté optique, c'est-à-dire la facilité d'utilisation des capteurs visuels sous les vagues.
Grâce à ces capteurs, les planeurs peuvent rechercher des mines navales sous-marines, qui sont des explosifs constituant une menace pour les navires plus grands et avec équipage.
Savoir s'il y a des mines et, le cas échéant, où les éviter, est une information vitale - la différence entre un passage sûr et des atterrissages sécurisés ou des tombes aquatiques.
Les bots offrent également un moyen moins risqué d'effectuer un suivi et une surveillance des océans. L'océan est vaste et, bien que la marine puisse s'intéresser à l'ensemble du territoire, la capacité de surveillance de la mer est limitée.
L'utilisation de robots élargit la portée et l'étendue de cette surveillance, et il est moins grave qu'un robot soit capturé en train de faire ce travail que si un équipage humain était capturé pour avoir fait la même chose.
L'utilisation de robots peu encombrants pour collecter ces informations s'inscrit dans le prolongement des pratiques existantes, dans lesquelles les avions larguent des réseaux de capteurs flottants appelés sonobuoys avant une approche navale.
Sous l'eau, les robots sont difficiles à suivre et, à la surface, ils peuvent recevoir de nouveaux ordres et être déplacés en fonction des changements de plans.
Plus largement, ces robots ne sont pas seulement des outils, mais font partie de la vision plus large de la marine pour un "océan de choses", une mer riche en capteurs où tout ce qui peut être connu sur les conditions dans l'eau est collecté et partagé avec les flottes en temps réel, ou presque.
Connaître la forme de l'eau signifie connaître la forme des batailles à venir, et même savoir comment et où éviter les batailles qui vont mal tourner.
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