La réalité de la SEAL Team 6 (Part. 2)
Dans la partie précédente, nous avons évoqué les conditions dans lesquelles la Team 6 était amené à agir.
Nous avons également parlé de la violences à laquelle les opérateurs étaient confrontés, et ce que ça pouvait engendrer. Dans cette seconde partie, nous allons entrer dans les détails de leurs origines. Enfin, nous vous expliquerons comment les Etats-Unis font aujourd’hui face au terrorisme et comme le SEALs sont employés.
Pour lire la partie 1 : cliquez ici.
Historique d’une unité atypique
Les Navy SEALs sont l’acronyme de Sea, Air Lands forces. Ils prennent leur origine des hommes-grenouilles de la Seconde Guerre Mondiale.
Nous sommes en 1980, l’ambassade américaine à Téhéran subis une attaque visant à prendre son contrôle. 53 otages américains sont alors retenus. Une mauvaise planification et un mauvais temps ont forcé le commandement à abandonner la mission. Ces mauvaises décisions ont entraîné la collision de deux avions dans le désert Iranien, causant la mort de 8 militaires.
La Marine a alors demandé au vétéran de la guerre du Viêtnam Richard Marcinko de construire une unité SEAL qui serait en mesure d’intervenir en cas de crises terroristes.
A titre informatif, le nom de la SEAL Team a été choisi pendant la Guerre Froide. Choisir ce nom était une tentative de désinformation pour fait croire aux soviétiques une force militaire de taille.
Concernant R. Marcinko, il a été reconnu coupable de fraude contractuelle militaire des années après quitté son poste. Il a d’ailleurs rédigé un livre “Rogue Warrior”, où il y décrit des entretiens de recrutement qui se résumaient à des conversations arrosées dans un bar.
Le personnage atypique de Marcinko a créé une unité à son image. Les opérateurs étaient réputés comme des militaires hors de contrôle, qui respectait peu de règles : à la fois dans l’exercice de leur fonction, mais également dans le monde civil.
Par exemple, nous pouvons citer l’ancien officier de l'équipe 6 Ryan Zinke qui évoque une opération menée en 1992, à Barcelone :
Zinke a escorté un amiral dans un bar du niveau inférieur du navire. Lorsqu’ils ont ouvert la porte, il comparé les opérateurs à “Pirates des Caraïbes”. L’amiral était consterné par les cheveux longs, la barbe, et les boucles d’oreilles qu’ils portaient. “Ma Marine ?” Lui demanda Zinke. “Ces gars sont dans ma marine ?”.
Tirer pour tuer
Au début de la guerre en Afghanistan, une équipe de SEALs a été affecté à la protection du chef afghan Karzaï. Dans les années qui ont suivi, le chef a régulièrement fait remonter des plaintes indiquant que les troupes le protégeant tuaient régulièrement des civils
Les membres de la Team 6 opèrent souvent sous les yeux vigilants de leurs commandants. Mais ils ont malgré tout une grande latitude dans leur gestion des opérations. Ils fonctionnent en principe selon les mêmes règles d’engagements que les autres militaires, seulement les SEALs effectuent régulièrement des missions de nuit. Ils sont amenés à prendre des décisions de vie ou de mort arbitrairement, dans des pièces sombres, sans aucun témoin.
Utilisant des armes équipées de suppresseurs de bruit, ils peuvent tuer leur ennemis tranquillement dans leur sommeil. Un ancien agent, M. Bissonnette explique : “je me suis glissé dans les maisons des gens pendant qu’ils dormaient. Si je les attrapais, je les tuais, comme tous les autres gars de l’équipe”.
Ils tiraient réellement pour tuer. Un ancien sous-officier a ajouté que les opérateurs “effectuaient des tirs de confirmation sur ceux qui étaient à terre pour s’assurer que leur cibles étaient bien mortes”.
Pour bien comprendre comment un SEAL agit lorsqu’il est en mission, nous pouvons citer une mission en particulier : nous sommes en 2011. Un yacht a été détourné au large des côtes de l’Afrique. Alors que les opérateurs investissent le bateau, un SEAL tombe sur un pirate. Selon le médecin légiste, le pirate aurait reçu 91 coups de couteau.
Un ancien membre de l’unité explique cette violence par une phrase simple : “Les opérateurs sont formés pour trancher et couper toutes les artères principales”.
Il explique également que les règles d’engagement se résument à cela : “si vous vous sentez menacé, en une fraction de seconde, alors vous allez tuer quelqu’un”.
De cette façon, nous pouvons évoquer une opération pendant laquelle un SEAL a tué trois personnes non-armées, y compris une fillette. L’opérateur en question s’est défendu en déclarant qu’il se sentait en danger, que les individus représentaient une menace.
Juridiquement, cela suffit. Mais pour la Team 6, c’était insuffisant. Le tireur d’élite a donc été renvoyé.
Opérateurs en missions
Le Black Squadron
Cette équipe de la SEAL Team 6 à quelque chose que les autres n’ont pas : des femmes. Les femmes de la marine sont exclusivement acceptées au sein de l'escadron noir, pour être envoyées à l’étranger. Leur mission consiste en la récupération de renseignements.
Le Black Squadron fonctionne le plus souvent par binôme mixte. Cela s’appelle le “profile softening” (adoucissement de profil). Cela rend les agents moins suspects aux yeux des renseignements ennemis et des groupes hostiles.
L’escadron compte maintenant plus de 100 membres, sa croissance est en corrélation avec la hausse des menaces perçues dans le monde. Cela reflète également un changement parmi les décideurs américains. Soucieux d’utiliser des guerriers fantômes suite à la débâcle du “Black Hawk Down” (chute du Faucon Noir), en 93 à Mogadiscio, le gouvernement est aujourd'hui prêt à envoyer des unités comme la SEAL Team 6 au cœur des conflits.
Pour lire la partie 1 : cliquez ici.
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